La sortie vélo à la journée
11/03/2010
Le Grand Lyon dispose d'un réseau de transports en commun exemplaire par son étendue et son fonctionnement. Pourtant, l'essentiel des déplacements s'y fait encore en voitures. L'espace public (voiries, mais aussi stationnements) est encombré d'automobiles, au détriment des espaces verts ou piétonniers, de l'agrément de vie des Lyonnais et des déplacements doux (piétons et cyclistes).
La plupart des déplacements font moins de 3 à 5 Km et beaucoup font moins de 15 à 20 km. L'utilisation de l'automobile est-elle toujours nécessaire ? Depuis le doublement en quelques années de l'utilisation du vélo (Vélo'V et cycles personnels), la part modale du cyclisme à Lyon est montée à 2,5% des déplacements totaux. C'est encore extrêmement faible par rapport à ce qui se fait dans d'autres villes françaises (Strasbourg, Bordeaux,...) et 5 à 10 fois plus faible que dans certaines villes européennes (Suisse, Hollande, Pays-Bas).
Pour des raisons économiques, écologiques et de santé impératives, il faudrait que beaucoup plus d’auto-mobilistes acceptent au moins occasionnellement de troquer leur voiture pour une bicyclette ou un VAE (vélo à assistance électrique, appréciable notamment pour monter les dénivelées du plateau Nord et de l'Ouest lyonnais et pour de plus longs trajets). Ils ne le feront pas sans une solution alternative de déplacement convenable. Or, les transports en commun ne suffisent pas dans les banlieues excentrées, pour les horaires décalés ou les trajets complexes. De plus, ils coûtent cher à nos collectivités locales qui ne peuvent envisager sans limite l'extension du service qu'ils rendent.
Le Grand Lyon a donc décidé un PLAN DE DÉPLACEMENTS DOUX, applicable de 2009 à 2014, qui prévoit principalement un nouveau développement de l'usage du cycle, afin d'en hausser la part modale à 5% en 2014 (x2), puis 7,5% en 2020 (x3). 90 millions d'euros sur 6 ans vont être affectés à ce projet.
Lyon restera très en deçà de beaucoup d'autres villes françaises et européennes, mais le retard pris rendrait peut être irréalistes des objectifs plus ambitieux.
Encore faut-il que le plan annoncé réussisse, et pour cela, il faut que l'utilisation de la bicyclette dans le Grand Lyon devienne suffisamment efficace, sécurisée et attractive.
Le réseau cyclable lyonnais représente à ce jour 320 Km au total, (13% des voiries de l’agglomération) et devrait atteindre 520 Km en 2014 (21%) puis 920 kilomètres en 2020 (37%). Des voies cyclables seront aménagées le long de 4 grands axes traversants l'agglomération, sur 4 passerelles, dans le second tube du tunnel de la Croix-Rousse, ainsi qu'à l'occasion des autres grands projets. Il faut d'abord réaménager les trop nombreuses discontinuités existant dans le réseau actuel, qui sont traumatisantes et accidentogènes. Le plan distingue réseau cyclable structurant et réseau cyclable secondaire, mais ne distingue pas piste cyclable (exemple rue de la Part-Dieu) et bande cyclable (rue Duguesclin).
Sur les voies secondaires, il faut que la cohabitation entre cycles et voitures soit harmonieuse. Pour cela et selon les cas, des voies suffisamment larges, un contrôle approprié des vitesses voitures, une bonne visibilité réciproque, un aménagement des croisements, une verbalisation intraitable des véhicules stationnant sur les portions réservées aux vélos...
Il faut rapidement mettre en double sens cyclable comme la loi l'exige (sauf exception justifiée par un vrai risque d'accidents), l'ensemble des zones limitées à 30 Km/h (une grande zone 30 existe en centre ville; il faudrait en créer dans les centres denses des communes périphériques).
Enfin, il faut vite autoriser aux vélos les couloirs de bus, et ce, malgré la réticence du SYTRAL.
Les cyclistes veulent que leur bicyclette ne soit ni volée ni dégradée. Dans cet objectif, le Grand Lyon a prévu d'ajouter, 6.000 arceaux d'attache (4.000 existent à ce jour), ainsi que d'aménager des parkings sécurisés pour les vélos (vélostations) dans les gares, les parkings autos, campus, zones d'activités, etc. Relativement peu onéreuse, cette mesure sera-t-elle suffisante ?
Le plan annonce enfin, pour faciliter l'accès des Lyonnais intéressés au cycle qui leur est nécessaire, la mise en place d'un système innovant de location longue durée de vélos. Il faudrait que le système soit assez souple pour permettre aussi la location-vente ou une simple prime à l'achat déjà pratiquée par d’autres municipalités et pour inclure les VAE.
Le projet de remonte-vélos vers la Croix Rousse, trop cher, a été abandonné. Nous le pensons en effet inutile si se développe rapidement à Lyon l'utilisation importante des VAE que nous préconisons.
Dernière remarque : développer le vélo ne veut pas dire selon nous, nuire systématiquement aux voitures. Une agglomération de 30 Km ou plus de diamètre a besoin de pouvoir être irriguée de manière suffisante.
Nous souhaiterions donc une place appropriée pour l'automobile dans sa forme moderne : auto-partage (AUTOLIB), locations occasionnelles d'un véhicule, taxis, parkings souterrains et périphériques, fluidité et vitesse suffisantes sur les axes structurants, moins de voitures ventouses, développement de l'usage de petits véhicules propres, etc...
Olivier BILLION – 06 89 33 89 74
Association Déplacements Citoyens - 69100 VILLEURBANNE – 04 78 29 19 92 - adc.lyon@gmail.com